lundi 30 avril 2007

2h10mn07s

2h10mn07s, c'est le temps qu'il a fallu hier à Luke Kibet pour courir le marathon de Vienne. 15mn avant son arrivé, j'avais parcouru la moitié...

Ah attendez, on m'informe que Lionel est en ce moment-même avec ZerGoutte (l'auteur de ce blog):
- Que s'est-il passé?
- Bah euh j'étais bien parti, je passe en 24mn au cinquième kilomètre, j'étais même étonné de mes performances, je me demandais même s'ils n'avaient pas oublier un kilomètre. Tout allait donc à merveille jusqu'à ce premier ravitaillement, mais là ce fût le drame. Après une petite pause non désirée mais inévitable, je franchis le panneau des 8 km à la 43ème minute...Impossible de repartir sur un rythme correct, je passe en 1h00 à la moitié puis tant bien que mal je finis en 1h54
- Ah quel dommage! Un petit mot pour l'organisation?
- Classique (le départ fut lancé sur une valse de Strauss)
- Merci beaucoup ZerGoutte, on vous souhaite malgré tout un bon dimanche...

Pas de quoi être très fier de ce temps donc, mais au moins j'ai la satisfaction d'avoir été extrèmement productif touristiquement : Sur votre droite le Danube, ah oui sur votre gauche aussi d'ailleurs...la foire du Prater...l'Opéra...le chateau de Schonbrunn...Helden platz...
Il me manqua assurément les produits dopants de Bobolze sur le plan physique, mais j'ai gagné ma journée : j'ai décroché une médaille du marathon de Vienne en n'en faisant que la moitié!! (le semi et le vrai marathon avaient lieu en même temps)

vendredi 27 avril 2007

Institut de langues étrangères

Mon bureau se transforme chaque jour un peu plus en véritable institut de langues étrangères. Entre deux équations, entre deux mails ou entre deux vidéos Youtube chacun y va de sa petite phrase. En général, un illuminé lance une citation obscure le matin, par exemple "L'esprit est ardent, mais la chair est faible" ou encore "La terre est bleue comme une orange", l'écrit au tableau, la traduit en anglais, puis je l'apprends en allemand et essaie lamentablement de la lire en polonais (une polonaise travaille aussi dans mon bureau). C'est le point de départ d'une journée totalement inefficace mais très enrichissante...


Voici mon bureau, un autrichien travaille derrière moi et une polonaise vient de temps à autre (jamais avant 11h00)

Dans ma grande générosité, j'ai ainsi confié à mes collègues les arcanes de l'éducation française. Pourquoi privilégier le pratique et l'utile alors que le subjonctif passé deuxième forme est si beau? Il faut être en effet limité d'esprit pour se cantonner à apprendre des conversations de la vie quotidienne. Il est bien plus intéressant pour tout esprit un tantinet supérieur de se plonger directement dans la littérature.

Enfin de mon côté, je fête aujourd'hui ma 80ème leçon de la méthode Assimil et je viens de trouver une professeur d'allemand (c'est donnant-donnant : je lui apprend le français, elle m'apprend l'allemand - le contrat s'arrête là...) grâce à une petite annonce tout-à-fait innocente : Petit français cherche jeune étudiante pour parler allemand.

J'espère encore secrètement ne plus être obligé un jour, de répeter la phrase suivante : ich bin ein Egg!! (littéralememt, je suis un oeuf - expression que je trouve assez amusante qui signifie : je suis trop nul!!)

mercredi 25 avril 2007

Métamorphose en petit canard

Ca commence par un léger mal de gorge, puis la voix se fait de plus en plus rauque, le nez sort de sa torpeur et tout-à-coup ...Abracadabra... Un petit canard apparait. Il est facilement reconnaissable : Il parle cooomeee caaa et il arbore crânement la nouvelle coupe de cheveux qui fait fureur à New York. Jugez plutôt ma fortune lorsque dimanche matin, je me suis réveillé dans les palmes d'un autre :



Mais quel est l'imbécile qui avait réglé le thermostat de l'appartement sur 15°C ?

Les observateurs attentifs ne manqueront pas de remarquer l'exceptionnel coefficient aérodynamique de ma coupe. Effectivement, grâce à de savants calculs et à un design avant-gardiste je m'apprête à pulvériser mon record personnel sur semi-marathon (record personnel antérieur: 19h16m34s en 1719 - je m'étais incarné en hérisson à l'époque). Je ne sais pas quelle folie m'a pris de m'inscrire au semi-marathon de Vienne qui aura lieu dimanche prochain, mais il est déjà trop tard pour reculer et trop tard aussi pour s'entrainer...Promis je posterai dès dimanche après-midi pour vous donner signe de vie!

jeudi 19 avril 2007

Technsiche Universität Wien

Je me sentais tout petit lundi matin face à cette grande porte qui trônait là, en plein coeur de la ville. Que cachait-elle? Je m'imaginais déjà un de ces laboratoires tout triste, au quatrième sous-sol, éclairé par un vieux néon oscillant suivant une pulsation precisemment ajustée à la limite de l'indulgence humaine, meublé de quelques misérables tables des années 70, bref à la mode de palaiseau finalement... Bien obligé de prendre mon courage à deux mains, je poussai la poignée, lançai un timide "gruss gott" à la secrétaire (le salamalékoum autrichien!!), fis grincer le parquet et tapai à la porte du bureau de mon professeur. Ma première impression -pas forcément des plus intellingentes- fut la suivante : il est grand, très grand, il me dépasse quasiment d'une tête. Il commenca à me parler en anglais, avec un sourire jusqu'aux oreilles. Il avait l'air en pleine forme et absolument passionné par ces recherches, si bien qu'il me parlat des grands projets qu'il avait prévu pour moi pendant une heure (visiblement il n'avait pas encore remarqué que j'étais venu avec toute ma panoplie de parfait touriste). A la suite de quoi, il me montra mon bureau. Il est splendide, c'est même le plus beau de l'institut. Tous sont jaloux de ma vue sur Karlplatz, mais bizarrement personne ne se le dispute.



Deux ou trois heures me suffirent pour me rendre compte que j'allais en fait travailler dans la conciergerie de l'institut...Il y a du passage sans arrêt. La machine à café, située à deux pas de souris, tourne à plein régime. D'autant plus que j'ai le concierge qui travaille dans la même pièce que moi : c'est un étudiant qui prépare sa thèse, très sociable et débonnaire, et qui n'arrête pas de me rendre toutes sortes de services. Enfin heureusement, la recherche en mécanique est un petit monde et seulement une douzaine de personnes s'agitent devant mes yeux incrédules.

L'attraction de la journée fut bien entendu le restaurant à midi. Un petit groupe, dont faisait evidemment parti mon informateur préféré, décida qu'il était l'heure de lancer les hostilités. On se diriga vers un petit chinois. La serveuse arriva, et une scène tristement banale se prépara (malgré un souci permanent de véracité et de réalité, les multiples euhhh ont été supprimé de la retransmission de ce dialogue, et ce pour le bien-être du lecteur déjà à saturation) :

MOI : - (en direction de la serveuse ) Bitte, Ein menu (vers mon partenaire de choc) .. How do you say eleven ? (à moi même) einzehn? (à la serveuse) eleven, bitte.
LA SERVEUSE : - Suppe ou Frühlingsrolle?
MOI : - (dans ma tête) qu'est-ce qu'elle me raconte là? (à mon voisin) What did she ask? (n'ayant toujours absolument rien compris, à la serveuse) der ernste, bitte (dans ma tête, qui commence à déjà transpirer à grosses gouttes) ah zut c'était DIE ernste

Je me sens un peu seul dans ces moments-là!! Je ne me sens pas encore tout-à-fait l'âme d'un viennois...

lundi 16 avril 2007

Premiers pas en Osterreich

Ca y est, c'est le printemps : il fait beau, les tenues se font plus légères et les blogs fleurissent un peu partout, y compris dans un pays aussi refractaire aux nouvelles technologies que l'Autriche. Impossible en effet d'y trouver le moindre hot-spot gratuit : même au MacDo le wifi est payant (5 euros les 30 minutes de bonheur)!!

Il s'agit cependant du seul point noir de ce pays que j'ai découvert jusqu'à présent, car si je me suis envolé sur un air de musique classique tel le guerrier dans Apocalypse Now, ce territoire est un veritable havre de paix. Ici, on traverse uniquement quand le petit bonhomme devient vert. Tout est propre, ce sont des maniaques du nettoyage. D'autre part, il est inutile d'avoir son brevet d'etat de parcours d'obstacle pour prendre le métro : les barrières n'existent pas. Enfin, le dimanche les viennois font du vélo (sisi, je vous assure - des pistes cyclables sillonnent tous les moindres recoins de la capitale), prennent un café et se prélassent sur les nombreuses pelouses de la ville. L'ambiance est détendue.

Quant à mon appartement (trouvé par les parents de Jeremy que je remercie chaleureusement), il est tout simplement fabuleux : 33 m² + une mezzanine, situé en plein dans le centre juste à côté d'un parc pour grands sportifs (histoire de maintenir la forme malgré les viennoiseries), une superbe machine à laver le linge du siècle dernier, et un splendide canapé-lit. Voyez plutôt :




Malheureusement, il manque un four. La semaine de formation culinaire intensive que j'ai suivi juste avant de venir est donc superflue. Non, non, inutile d'insister, les résutats de ce stage ne seront pas communiqués, ils resteront strictement confidentiels. Adieux, quiches! Adieux, poulets rôtis! (Effectivement, j'étais inscrit dans la catégorie débutant..) En conséquence, les chanceux qui auront l'occasion de faire un tour à Vienne (message subliminal : vite, vite prenez vos billets) devront se contenter de maigrichonnes pâtes, peut-être accompagnées d'un steak s'ils sont sages...

C'est tout pour aujourd'hui. Aidez-moi à faire fleurir ce petit bourgeon par vos commentaires éblouissants et abondants, et venez me donner une petite visite.