vendredi 5 octobre 2007

Soulagement

Après un peu plus d'un mois de recherche, et d'une vingtaine d'entretiens avec des professeurs, j'ai enfin trouvé un travail d'assistant de recherche. J'avais originellement ciblé mes demandes dans le domaine de la bio-mécanique, et même si possible dans la toute nouvelle branche de "Tissue Engineering" (fabrication/regénération de tissu humain), mais finalement le seul projet que j'ai trouvé et qui avaient des fonds disponibles pour ce trimestre abordait la simulation du mouvement humain. J'ai donc signé cette semaine pour travailler sur la modélisation du mouvement humain consistant à attraper un objet avec la main alors qu'un obstacle se trouve sur le chemin.
Pourquoi est-il si important de trouver un poste d'assistant de recherche? Le système d'éducation américain est cher, très cher. Un trimestre d'études d'ingénieur à l'Université publique de Michigan coûte la bagatelle de ....17 000$. Les frais de scolarité sont pharamineux, notamment pour les élèves étrangers (pour les américains un trimestre d'études d'ingénieur est facturé environ 10 000$). Les élèves souhaitant soulager leur compte en banque ont donc deux solutions : obtenir une bourse, ou travailler, en parallèle des études. Seuls hics pour les étrangers, la plupart des bourses exigent la nationalité américaine, et le visa étudiant américain n'autorise les chanceux étudiants qu'à travailler pour l'université, à raison de 20 heures maximum par semaine. Or l'université propose le panel de jobs suivants : balayeur (7$/h), hotesse d'acceuil(12$/h - rassurez-vous la parité est respectée à Michigan, la moitié des hotesses sont en réalité des hotes), correcteur de copies (15$/h), assistant instructeur (1500$/mois+exemption de frais de scolarité) et assistant de recherche (1500$/mois+exemption de frais de scolarité). Le calcul est vite fait, deux boulots sont vraimment très recherchés.
Je suis donc logiquement parti à la quête d'un poste d'assistant de recherche, et je me suis assez vite rendu compte qu'il allait falloir surmonter les barrières suivantes :
  • Les budgets sont la plupart du temps planifier deux-trois mois avant
  • Les professeurs préfèrent nettement engager un thésard (5 ans) qu'un étudiant en master (2 ans)
  • Les professeurs doivent payer les frais de scolarité à l'université de l'étudiant concerné, ils ont donc une préférence pour les élèves américains
Bref, il vaut mieux s'y prendre à l'avance, mais encore fois ce n'est pas évident pour les étrangers de contacter les professeurs à quelques milliers de kilomètres...
Ce système est ultra-libéral : il favorise très fortement les travailleurs et récompense largement le mérite. Je comprends néanmoins l'amertume des élèves étrangers fraîchement débarqués : retardés dès la ligne de départ, l'état américain multiplie ensuite les bâtons dans les roues pour ces nouveaux venus.
Dès lors, pourquoi la très grande majorité des étudiants au delà de BAC+4 sont étrangers, dans toutes les universités américaines qui se respectent? Il n'y a qu'à voir les campus, immenses, les laboratoires de recherche, gigantesques et les professeurs, qui sont tous connus dans leurs domaines. L'université est ici un énorme business, qui tourne bien.
Finalement, ils sont doués ces américains : ils drainent tous les cerveaux à l'échelle mondial, les font venir chez eux et les font payer plein pot pour cet aimable service qu'ils leur rendent.
Aucun doute possible, je suis bien au pays du dollar.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

toutes mes félicitations, je suis très contente pour toi,

en fait un objectif pourrait être l'elaboration de robots adaptés aux paralytiques , de la recherche médicale en somme, non ?

Frédérique

Manu a dit…

oui c'est un des objectifs possibles.Mais en ce qui me concerne la bourse vient indirectement de General Motors, qui voudrait optimiser ces usines, c'est-à-dire mettre les outils aux endroits les plus accessibles, évaluer la fatigue d'un être humain pendant une journée de travail à la chaîne, etc, etc...