Je me sentais tout petit lundi matin face à cette grande porte qui trônait là, en plein coeur de la ville. Que cachait-elle? Je m'imaginais déjà un de ces laboratoires tout triste, au quatrième sous-sol, éclairé par un vieux néon oscillant suivant une pulsation precisemment ajustée à la limite de l'indulgence humaine, meublé de quelques misérables tables des années 70, bref à la mode de palaiseau finalement... Bien obligé de prendre mon courage à deux mains, je poussai la poignée, lançai un timide "gruss gott" à la secrétaire (le salamalékoum autrichien!!), fis grincer le parquet et tapai à la porte du bureau de mon professeur. Ma première impression -pas forcément des plus intellingentes- fut la suivante : il est grand, très grand, il me dépasse quasiment d'une tête. Il commenca à me parler en anglais, avec un sourire jusqu'aux oreilles. Il avait l'air en pleine forme et absolument passionné par ces recherches, si bien qu'il me parlat des grands projets qu'il avait prévu pour moi pendant une heure (visiblement il n'avait pas encore remarqué que j'étais venu avec toute ma panoplie de parfait touriste). A la suite de quoi, il me montra mon bureau. Il est splendide, c'est même le plus beau de l'institut. Tous sont jaloux de ma vue sur Karlplatz, mais bizarrement personne ne se le dispute.
Deux ou trois heures me suffirent pour me rendre compte que j'allais en fait travailler dans la conciergerie de l'institut...Il y a du passage sans arrêt. La machine à café, située à deux pas de souris, tourne à plein régime. D'autant plus que j'ai le concierge qui travaille dans la même pièce que moi : c'est un étudiant qui prépare sa thèse, très sociable et débonnaire, et qui n'arrête pas de me rendre toutes sortes de services. Enfin heureusement, la recherche en mécanique est un petit monde et seulement une douzaine de personnes s'agitent devant mes yeux incrédules.
L'attraction de la journée fut bien entendu le restaurant à midi. Un petit groupe, dont faisait evidemment parti mon informateur préféré, décida qu'il était l'heure de lancer les hostilités. On se diriga vers un petit chinois. La serveuse arriva, et une scène tristement banale se prépara (malgré un souci permanent de véracité et de réalité, les multiples euhhh ont été supprimé de la retransmission de ce dialogue, et ce pour le bien-être du lecteur déjà à saturation) :
MOI : - (en direction de la serveuse ) Bitte, Ein menu (vers mon partenaire de choc) .. How do you say eleven ? (à moi même) einzehn? (à la serveuse) eleven, bitte.
LA SERVEUSE : - Suppe ou Frühlingsrolle?
MOI : - (dans ma tête) qu'est-ce qu'elle me raconte là? (à mon voisin) What did she ask? (n'ayant toujours absolument rien compris, à la serveuse) der ernste, bitte (dans ma tête, qui commence à déjà transpirer à grosses gouttes) ah zut c'était DIE ernste
Je me sens un peu seul dans ces moments-là!! Je ne me sens pas encore tout-à-fait l'âme d'un viennois...
7 commentaires:
C'est bon ca. moi aussi j'ai rien compris à ton dialogue je te rassure. EN tout cas toi aussi le blog te donne des ailes littéraires. On devrait envoyer les adresses à Dulac.
perso moi n'envoyer pas mon adresse... Ton dialogue est bien marrant Manu. T'as deja visiter quoi de la ville? rien?
hey!
la 2eme représentante de la famille arrive en force..j'aurai rien compris non plus à ce que disait la serveuse si ça peut te rassurer ..en tout cas j'imagine bien la scène! Continue ce blog c'est très sympa!
Et au fait quand je viendrai j'espère bien avoir droit a mon steak pâte ET un kiri!
hmmm, à négocier, mais je crois que le deuxième lot pour la famille était une boîte d'épinards avec une sauce au salsifies...
Laisse moi un peu de temps biche, je maintiens le suspens pour les prochains épisodes
Du grand Zergoutte cette histoire (manu, je te laisse le soin d'ecrire une 2eme histoire drole pour ceux qui ne connaissent pas).
Ca me rassure. Pour le moment j'ai pas trop la pression (meme si mes progres en allemand sont encore minces).
je ne comprend pas ta traduction de l'autrichien
mais tu as une vue superbe pour travailler
on attend ta vue depuis ton appartement
sigrid: la 2 ème representante de la famille, c'est moi ; toi tu es number4!
ce soir on étudie les planings des we de juin
épinars, salsifiset courgettes avec de la crème , çà serait un super menu pour moi en tout cas
argh! non pas bien du tout ce menu!! la représentante de la famille numéro je sais pas combien proteste fermement! manu pas ça!!!!
sinon pour le dialogue, j'ai RIEN compris mais alors rien du tt je crois que je lui aurais tt demandé en anglais...bref, j'aurais remporté la palme de la plus parfaite touriste!^^
continue manu, on s'amuse bien!
Enregistrer un commentaire