mardi 19 juin 2007

Au boulot

Mon église préférée vient de sonner les huit heures. Il fait beau, trop chaud même. Mon rapport de stage me jette un regard attendri, joueur, encore plein d'espoirs. Tu viens? me lance-t-il, on va s'amuser. J'ai une nouvelle fois repoussé ses attentes. Pas le temps. Désolé. Tu sais lui dis-je, j'ai beaucoup de boulot en ce moment. C'est le sprint final à l'université. La science trépigne d'impatience, du haut de son tableau de contrôle elle guette mon article. D'ailleurs elle se marre déjà.
Mais quel est le sujet de cet article exactement? A en regarder le titre de mes posts précédents, vous n'en avez probablement pas la moindre idée. Au risque de vous endormir, je vais donc schématiser mon travail à Vienne.
L'histoire commence il y a deux mois : je rencontre une pointure dans le domaine de la bio-mécanique (oups je viens de perdre les derniers lecteurs). Il travaille plus particulièrement sur les os. Le grand projet de ses dix dernières années est de construire un modèle mathématique capable de prévoir le comportement mécanique de notre squelette. L'intérêt d'un tel modèle serait de guider les os pour qu'ils se reconstruisent plus rapidement. Une nouvelle matière a en effet été découverte : injectée dans un os défaillant elle ferait office de tuteur et serait même suffisemment intelligente pour laisser petit à petit sa place aux nouvelles cellules osseuses toutes neuves, fabriquées par la plus merveilleuse des usines au monde, notre corps.
Ah un polytechnicien!! s'est exclamé mon professeur. Parfait, il tombe à pic, a-t-il pensé, j'avais besoin de remuer quelques équations différentielles pour ajouter la brique finale à mon modèle. Je me suis donc retrouvé nez-à-nez avec deux gros polycopiés. Un de l'école polytechnique, en français et un en anglais. Pendant le premier mois, mon travail a consisté à faire de la lecture, à me documenter, bref à faire connaissance. Une fois les présentations terminées, je me suis battu avec maple, un logiciel de calcul formel. L'objectif était diablement simple, résoudre un système d'équations différentielles, mais rien que pour obtenir ces fichues équations il m'a fallu deux semaines. Je les ai ensuite tranquillement résolues (pas trop vite hein, il ne s'agit pas de zapper l'échauffement). Puis fier comme Artaban, j'ai logiquement entrepris la rédaction de ces résultats et maintenant j'espère soumettre à la publication mon petit bébé dans deux semaines.
Bien sur il me reste encore une quantité de détails à paufiner, mais je trouve la période des résultats relativement enivrante. C'est beau la science!!

3 commentaires:

Biche a dit…

belle prose manu. Je suis d'accord avec toi, la science est enivrante surtout quand tu es sur le point de toucher au but. Moi aussi j'ecris mon article, ca prend du temps. Allez je vais a la piscine... tschuss

arnaud laurenty a dit…

t es rigolo, c est enivrant quand ca marche, banane.
moi ma periode de resultats, elle n a pas ete marrante du tout, mais alors pas du tout...
bande de salauds de scientifiques accomplis !

Bobolze a dit…

j'ai l'impression que le milieu d'alphabet attribue l'adjectif banane a toute personne dont le nom commence par un B.

sale Litchi!